AUTONOMISTES CORSES ET IRREDENTISME FASCISTE (1920-1939)
de JEAN-PIERRE POLI
est édité en juin 2007 par DCL Editions à Ajaccio.
Ci-après le texte de la quatrième de couverture:
Durant les années 1920-1939, les autonomistes corses se regroupent autour de l’hebdomadaire A Muvra dirigé par Petru Rocca. Leur mouvement « corsiste » défend l’idée que « la Corse n’est pas un département français, c’est une Nation vaincue qui doit renaître « . Ils exaltent la langue corse, l’histoire de l’île avant la conquête française, et rappellent tout ce qui caractérise l’identité corse, notamment ses rapports avec la péninsule italienne. Leur combat se heurte à la politique jacobine des gouvernements français de la IIIe République qui ne laisse aucune place aux particularismes locaux.
A la même époque, l’Italie fasciste développe, insidieusement puis publiquement à partir de 1938, une politique « irrédentiste » prônant le rattachement de la Corse au Royaume italien. A cette fin, la propagande mussolinienne met en avant les liens historiques et linguistiques existants entre les deux populations.
Une confusion entre « corsisme » et « irrédentisme » est entretenue tant par les propagandistes italiens que par les anti-autonomistes français. Elle sera fatale aux rédacteurs de A Muvra qui s’obstinent, malgré les tensions internationales, à maintenir leurs liens avec les intellectuels transalpins et à réaffirmer leur italophilie. Les autonomistes s’isolent ainsi d’une population corse inquiète des revendications annexionnistes de Benito Mussolini, et sont condamnés après la guerre sur la base de l’amalgame entretenu.
L’auteur présente, sur la base d’une documentation importante, les rouages de la propagande italienne et les rares corses qui y succombent. Il analyse, d’autre part, les textes des autonomistes corses afin de comprendre leur idéologie et leur stratégie, et met en lumière leur constance dans la défense de la seule Corse, mais aussi leurs erreurs d’appréciation dans cette époque troublée. Il permet d’appréhender les mécanismes de l’amalgame entre les deux mouvements et la responsabilité des muvristes dans cette confusion. Il porte un regard lucide, sans hostilité ni complaisance, sur cet épisode occulté de l’histoire de la Corse en évitant les anachronismes.
Jean-Pierre POLI est né à Bastia en 1951. Il partage son temps entre son village de Speloncato et la Côte d’Azur où il exerce en qualité d’Avocat spécialiste en droit social. Il est l’auteur de chroniques historiques consacrées à la Corse pour l’Accademia Corsa de Nice.