« 1769-1789 Vingt ans de résistance corse » de Jean Pierre Poli publié aux éditions Alain Piazzola

  • Par jeanpierrepoli
  • 25 mai, 2019
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En 1768, la République de Gênes a cédé au roi de France l’exercice de la souveraineté en Corse. Cependant comme l’écrit un officier français : « Après avoir forcé, pour ainsi dire, les Génois à nous vendre la Corse, on a cru qu’il suffisait d’y montrer quelques troupes pour s’en emparer. Point du tout. Il a fallu la conquérir ».

Le 8 mai 1769, à Ponte Novu, la Nation corse est vaincue militairement. Mais, alors que la majorité de la population se soumet, d’irréductibles maquisards continuent le combat dans l’île. Le général Paoli est réfugié à Londres d’où il organise, avec son frère Clemente et plusieurs centaines de soldats corses exilés en Toscane, le débarquement de commandos, ainsi que le soutien aux réseaux de la résistance intérieure, en armes, fonds et matériel de propagande. Dans plusieurs régions de l’île, jusqu’en 1775, des actions de guérilla sont menées contre la présence française avec la solidarité de nombreux villageois. Les noms des chefs des combattants de l’ombre et de centaines de leurs compagnons, apparaissent dans les rapports que rédigent les officiers de l’armée royale. Beaucoup sont tués lors d’affrontements, d’autres meurent enchaînés dans la Grosse tour de Toulon où plus de quatre cents d’entre eux sont détenus. Des Corses ralliés au nouveau régime participent à ces opérations de maintien de l’ordre.

Les actes de résistance impliquent, par essence, la nécessité de conserver des secrets, ce qui rend les recherches difficiles, d’autant plus que l’histoire officielle est toujours écrite par la puissance victorieuse. Pourtant, les correspondances et documents que fournissent les archives, et d’autres travaux, permettent à l’auteur de reconstituer les principaux moments du combat de ces Corses, et de relater la permanence de « l’esprit de liberté » pendant ces vingt années (1769-1789) au cours desquelles beaucoup d’anciens partisans du gouvernement national corse restés dans l’île sont contraints, sans renier leur passé de patriotes, de composer avec les autorités royales.

On ne peut comprendre le parcours des jeunes insulaires, dont Cristoforo Saliceti, Carlo-Andrea Pozzo di Borgo ou les frères Giuseppe et Napoleone Buonaparte, qui à l’aube de la Révolution Française seront des paolistes fervents, sans connaître cette facette des vingt années qui ont suivi la conquête de l’île.

Aujourd’hui encore, la mémoire collective des Corses est irriguée par la figure et les combats de Pasquale Paoli.

 

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